Lyrics & Culture #2 : Ska – Alton Ellis “Dance Crasher” by James Danino
La musique Jamaïcaine est inextricablement liée à son mode de diffusion lui aussi propre au pays, le sound system. En effet, à partir de la fin des années 40 en Jamaïque se développe ce qu’on appellera en France les Disco-Mobiles, c’est à dire des systems de sonorisations qui diffusent de la musique joue sur disques partout où ils le pourront. Ce mode de diffusion se développe rapidement car il donne accès a la musique a la majorité des Jamaïcains qui ne peuvent se rendre dans les boites de nuits et hotels réservés aux gens aisés et aux touristes.
La naissance du Ska
Initialement la musique qui y est joué est le Jazz, le Rythm and Blues et la Soul, mais lorsque la mode change aux Etats Unis, là où ces disques sont produits, les propriétaires de sound systems sont confrontés à un dilemme. En effet le fait d’avoir des disques rares et exclusifs sont un des éléments qui font que le public plébiscite un sound system par rapport à un autre. C’est ainsi que les propriétaires des sound systems les plus en vues tels que Coxsone Dodd ou Duke Reid se transforment en producteurs afin d’avoir de la musique fraiche à jouer.
Au début la musique qu’il font enregistrer aux musiciens et chanteurs Jamaïcains est une sorte de copie de celle qui se faisait aux USA, mais rapidement ces artistes sont influencés par leur environnement et y ajoutent leur touche personnelle. C’est ainsi que né le Ska et cette musique, après le Mento, sera la première musique vraiment proprement Jamaïcaine. Ces sound systems sont de réelles entreprises et leurs propriétaires se livrent une concurrence impitoyable.
La concurrence au coeur des sounds
En effet il y a tant de sound systems qui existent que pour attirer le public dans leur soirées, la qualité du matériel sonore, la sélection des disques, le talent des DJ qui jouent les disques et ambiancent le public au micro ne sont pas toujours suffisant pour être sur de remplir ses soirées. Les propriétaires trouvent alors d’autres stratégies pour assurer leur suprématie. Ils décident de faire tout ce qui est nécessaire pour s’assurer que leur soirées soient pleines et que celles de leurs concurrents soient vide. Il y a le sabotage par exemple, ou on envoi quelqu’un pour couper les fils du sound system concurrent. De plus pour assurer la sécurité dans leur soirées, les propriétaires emploient les services de bandes de gros bras qui sont là pour repérer les saboteurs potentiels, éviter les bagarres ou encore repérer les espions qui viendraient pour savoir ce qui se joue comme disque. L’escalade des tensions continue et ces bandes sont parfois utilises pour aller chez les concurrents et agresser le public, créer des bagarres et donc donner envie au public de quitter ces soirées dans lesquelles ils ne sent pas en sécurité.
Alton Ellis vs Rude Boys
C’est là le thème de ce morceau d’Alton Ellis une des grandes stars des années 60. En effet lorsqu’il parle de « Dance Crasher », littéralement « accidenteur de soirée », il parle de ces gens dont le travail est de de venir créer des problèmes dans les soirées afin de faire fuir le public. Il fera quelques morceaux dans lesquels il s’adresse aux mauvais garçons, les « rude boys », en les enjoignant de cesser leurs méfaits et de changer de mode de vie. Cependant après plusieurs incidents ou il sera pris à partie par ces « rude boys », il décide qu’il est plus prudent pour sa propre sécurité de cesser de faire de la pédagogie et il retourne à ses thèmes de prédilection, notamment les chansons d’amour…
Patois Jamaïcain :
Like Mr Bunny Grant